Bonjour à tous les adeptes des entraînements croisés !


Voici donc quelques commentaires sur les épreuves de ski alpinisme, notre sport hivernal… Il s'agit d'un sport excellent pour préparer la saison de trail.

 

Comme chaque année, l’hiver, nous nous tournons vers le ski alpinisme. De mon côté, je n’ai pas fait de montées sèches nocturnes, mais j’ai pu participer à 3 épreuves de ski alpinisme avec mon coéquipier Jérôme. Nous sommes montés crescendo dans la difficulté, en allant de la Meurianne (1300m+ en 2 montées) à la TSF (2 fois 2500m+) en passant par les Rocs d’Oche (2100m+ en 6 montées). Malheureusement, une blessure de Jéjé nous a conduits au forfait pour la 2ème étape de la TSF (bravo à lui pour avoir joué le warrior pour terminer la 1ère étape). Et oui, les méchantes entorses de la cheville existent aussi en ski alpinisme !

 

La saison est loin d’être terminée, mais comment présenter ces épreuves ?

 

Déjà, un constat : pour accéder aux places d’honneur, contrairement au trail, l’investissement en entraînement est plus important. A temps d’entraînement équivalent ou presque, en trail, je peux viser d’être « dans les 10% » (dans les 100 sur 1000 participants) mais pas en ski alp ! De plus, les épreuves regroupent, si ce n’est les meilleurs mondiaux, au moins les meilleurs compétiteurs français.

 

Le physique est sollicité de manière différente. Le sport étant porté, les séquelles sont moindres et on peut enchaîner. Par contre, on se rentre "plus dedans". Le rythme cardiaque est plus haut et, comme en trail, les muscles enchaînent des efforts différents (montée en ski qui usent, descente en ski qui tétanisent). On arrive vidé à la fin d’une épreuve. Sur un ultra trail, on arrive plutôt « cassé ».

 

La gestion de l’effort est délicate et demande de l’expérience. Pas toujours facile de boire et de se nourrir durant l’effort et par temps froid… Il faut avoir expérimenté le camelback qui gèle !!! Le rythme cardiaque étant plus élevé, si on n’y prête pas assez attention, on peut vite se trouver vidé et rester scotché à la pente. Vive l’élastique bien connu des raiders !!!

 

L’aspect technique et matériel est aussi plus développé. Les fameuses « manips » usent aussi et doivent se gérer (enlever les peaux, mettre les peaux, les préparer, mettre les crampons, porter les skis, chausser, déchausser, etc…). L’arrivée de Kilian JORNET sur l’UTMB avait bouleversé certains trailers… Pourquoi rechercher le moindre gramme ? Mais a-t-il tout le matériel ? etc, etc, etc… Nouveau débat dans le monde trail, mais faux débat en ski alpinisme, son 1er sport où il excelle… Enlevez 500grs dans votre sac à dos, 100grs à vos chaussures et 200grs à vos skis et voyez la différence sur une course de ski alpinisme ! Et côté matériel obligatoire, la liste est longue : 3 couches ou 4 en haut, 2 ou 3 en bas, couverture de survie, sifflet, altimètre, boussole, arva, pelle, sonde, crampons, 2 paires de peaux, 1 ou 2 paires de gants, casque, lunette, nourriture, boisson, etc… Ceci sans compter que l’on peut être « trahi » par son matériel… Autre donnée technique : il est bon de savoir plutôt bien skier! Rares sont les descentes qui ne cassent pas les pattes !!!

 

Côté sécurité, les modifications d’itinéraires sont légions, et ce, jusqu’au matin même ! Entre trop de neige, pas assez, la météo, les avalanches, le froid, etc… D’ailleurs, sur les 3 épreuves citées plus haut, aucune n’a eu lieu sur le parcours prévu et certaines ont subi des modifs juste avant le départ ! Rien de tel en terme d’adaptation ! Attention aussi aux entraînements : la rencontre des éléments montagne et neige n’est pas anodine… Il faudra un minimum de connaissances des risques avant de partir à l’aventure, ainsi qu’une bonne connaissance de l’utilisation de son matériel, surtout celui de sécurité (le fameux triptyque ARVA, Pelle, Sonde) !

 

La notion d’équipe fait aussi que les épreuves ne s’abordent pas de la même manière. Chacun doit connaître l’autre, ses forces, ses faiblesses et la communication est constante. Il faut arriver ensemble coûte que coûte.

 

Ainsi, les 2 sports sont tous deux beaux à pratiquer et très complémentaires. L'effort en ski alpinisme est très varié. Par contre l’investissement humain, technique et matériel me paraît plus important. Ce sport est plus « lourd » à gérer. Pour le trail, on met ses baskets, on sort de chez soi et on peut faire une sortie… Pour le ski alpinisme, il faudra quoiqu’il arrive aller chercher la neige et traîner tout son barda ! De mon expérience, le ski alpinisme me semble en fait plus proche du raid multisports que du trail. Ce qui me fait penser que nous allons devoir reprogrammer un ou deux raids la saison prochaine !!!

 

Ski alpinistement vôtre !

 

Laurent

 

PS : spéciale dédicace à mon club "Praz-de-Lys Sommand Ski Alpinisme" et à ses membres. Notre 1ère année d'existence est déjà un succès!


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