Le trail du Gypaète 2013 vu par Laurent... - Trail

Bonjour à toutes et tous !

Et bien dis donc, ça faisait longtemps...

Voici un petit résumé de « mon » Gypaète, du moins le « petit » 42kms. En fait, ça fait du bien,  après presque 1 an sans dossard, en trail du moins… Je n’avais pas vraiment prévu d’y aller, mais un beau trail à côté de la maison, ça ne se refuse pas… Et puis l’utmb arrive et il faut bien se bouger !

Je me suis vite fait à l’idée d’un trail avec des conditions météo plutôt bof bof… Mais pas de soucis, c’est vivifiant ! Me voici donc au Chinaillon, dans le domaine du « Gypaète Bar-boue », pour le départ. Nous sommes environ 200. Le plateau est relevé, avec quelques pointures dont fait partie Olivier. Pour ma part, la prudence sera là… D’après mes quelques sorties longues (longues, longues… 3h max…), il s’avère que je n’ai plus de jambes au bout d’environ 2h/2h30. Une des solutions consiste à arriver en moins de 2h30… Bon, mauvais plan, sauf à bâcher très vite et rentrer en voiture ! Deuxième plan… euh… ben… pas de 2^ème plan ! De plus, une tendinite "épaulesque" m’empêche de prendre les bâtons (au moins, pas besoin d’y réfléchir…) : ça risque de compliquer un peu les choses dans la boue! En tout cas, cela me permettra de prendre quelques photos...!

Me voici donc parti au taquet ! Enfin, au petit taquet… Euh… au mini taquet ? Au taquounet plutôt… Mais ça va, je prends du plaisir ! Je vois moult et foult trailers prendre des positions obliques, horizontales, sinusoïdales, au gré de leur maîtrise de l’équilibre en milieu boueux… !!! Les moins aguerris seront très vite en tenue de camouflage marron… La technique, du moins la mienne, c’est de passer droit dedans : ça mouille et on est crad, mais on a une chance de rester debout et non "de boue"! Pour la neige, facile, c’est aussi droit dedans ! Bon, en montée et sans les bâtons, c’est parfois 1 pas en avant et 2 en arrière, ce qui donne une progression bien entendu inverse à celle recherchée…

   

Arrive ensuite ma période Gaston Lagaffe sous le col de Cenise.

Sketch 1 : bon, on passe où dans ce champs à vaches ? Là… puis là… puis là… puis… PAS LA !!! Mon pied s’enfonce de 15 bons cms et ressort avec grâce… en chaussette ! Mais elle où cette basket bordel ??? Et là, Stef arrive pile au bon moment (il est sur le relais) pour me lancer un truc du style « mais t’as pas fini de faire le pitre… ? ».  Bon, je décide de me séparer de ma 2^ème chaussure et de repartir pieds nus… Non, je déconne…  En tout cas, l’avion de chasse Stef est bien loin maintenant !

Sketch 2 : ah… enfin, on sort du parc à vaches ! Je passe avec légèreté et grâce (encore…) au-dessus du fil… électrique. Mais je le sais pourtant qu’un collant tout mouillé conduit très bien l’électricité au niveau de l’arrière train… Je le sais, mais ma fesse gauche (j’en suis certain, je la sens encore…) décide de s’approcher doucement mais sûrement du fil, jusqu’à… le toucher ! Bon dieu que ça pique ! Au moins, je sais où j’ai mal !

Bon, mon petit Laurent, on se reconcentre… J’arrive au Col de Cenise, je dois être aux alentours de la 30^ème place. Là, le décor est estival et les fleurs tapissent une belle prairie montagnarde verdoyante… Non… le décor est hivernal, il y a du brouillard et on se les pèle ! Ambiance ! Mais très belle ambiance, là aussi vivifiante !

Direction Solaison. En remontant vers le ravito, je me rends compte que j’ai oublié mes jambes… Mince, ça coince ! Me voilà en train d’adopter la bonne vieille technique du « regarde tes pieds, marche et ferme là… ». La 2^ème féminine me bouffe (merde, qu’est-ce qu’elle va vite quand je vais doucement) ! J’arrive au ravito tant bien que mal. Petit stop et je repars à l’assaut de la Pointe d’Andey. Enfin, à l’assaut… à la ramasse plutôt ! Tout à l’heure, j’allais doucement. Entre aller doucement et être à l’arrêt, il y a une subtilité de vitesse que je ne peux décrire mais que j’ai appliquée en montant à Andey… !  Merde, qu’est-ce qu’ils ont ces cuissots ??? Mais bon, j’avance… J’envoie un texto à ma chérie pour la rassurer et lui dire que je suis mort… Elle me remonte les bretelles sans aucune pitié ! Elle a raison, je vais me bouger les fesses ! Environ 25kms et 1800m+ avalés… Reste 17kms et 500m+ quand même…

      

Et là, la descente ! Trop fort ce mélange de boue, de neige, de cailloux cachés ! Holiday on snowboue !!! Je dois descendre avec la grâce (encore…) d’un pingouin, sans vouloir offenser cette belle espèce animale…

Me voici donc à Brizon ! Je m’arrête au ravito, je mange comme 4, vive les bonnes pâtes et hop, je repars ! Mes jambes revivent un peu, je cours ! Je reprends du plaisir, je m’éclate en descente (au bon sens du terme) et l’arrivée se profile bien vite !

 

Le bilan est un peu décevant avec une 36^ème place, surtout avec ce gros coup de mou dont il faudra comprendre les causes (l’âge ? la masse adipeuse en trop ? trop de crudités en course ? la flemme ? la sortie en boîte la veille?), surtout avant Verbier dans un mois ! Mais le positif est là : du plaisir retrouvé, 6h dans la boue et la neige sans bâtons, pas de douleurs, pas de blessure et pas de bobos d’après course ! Et, après le coup de mou, j’ai pu repartir un peu… C'est rassurant!

Un grand bravo à Olive qui termine 5^ème (à 1’30 du 3^ème…), à Daniel, 14^ème et à Yann qui gagne le 29kms ! Les gars, vous comprenez pourquoi je cherche toujours une excuse pour ne plus courir avec vous… !!!

Un grand merci à Christophe, à son équipe d'organisation et à tous les nombreux et sympathiques bénévoles. Ils ont été géniaux et l’ambiance était parfaite ! La météo, on s'en fout un peu quand on court nous... Mais pour les organisateurs, que de stress je pense... Ils nous ont en tout cas sorti un superbe parcours de replis dans une très belle ambiance ! Bravo et merci à tous !

Laurent